Le projet "Site Révolutionnaire de Jiangkou, Hexi" est situé dans le village de Hexi, ville de Jiangkou, comté de Liuba, Hanzhong, dans la province du Shaanxi, Chine. Ce site historique est l'ancien quartier général de la 25ème Armée Rouge. C'est un projet de rénovation et de réinterprétation patrimoniale, conçu pour renforcer la mémoire collective et stimuler le tourisme culturel.
Le projet a été commandité par le gouvernement du comté de Liuba à Hanzhong en 2022. L'objectif est de créer un espace public intégrant exposition, éducation patriotique et accueil touristique, tout en préservant le caractère historique du lieu.
Client
Gouvernement du comté de Liuba, Hanzhong
Location
Jiangkou, Hanzhong, Shaanxi, Chine
Building Surface
1 650 m² (SHON)
Site Area
5 870 m²
Building Volume
12 500 m³
Programme
Centre d'exposition, accueil touristique, espace pédagogique
Status
En cours de réalisation, 2022
Le projet s'ancre dans la mémoire historique du village de Hexi, où la 25ème Armée Rouge a établi son quartier général durant la longue marche. L'architecture du centre est conçue comme un dialogue entre passé et présent, intégrant des formes contemporaines sur un site patrimonial.
La structure principale reprend la symbolique du "pont", une métaphore pour relier les générations et relancer le dialogue historique. Les visiteurs sont invités à suivre un parcours scénographique qui traverse différentes zones d'exposition, des places publiques et des espaces de réflexion.
Chaque espace est pensé pour favoriser l'immersion, la contemplation et la transmission de l'histoire révolutionnaire. Le projet met également l'accent sur l'intégration paysagère et la durabilité environnementale.
Le paysage et l’architecture sont conçus comme une succession de séquences cinématographiques, où chaque espace devient une scène narrative. Le site est découpé en espaces distincts, à la manière de plans-séquences d’un film, chacun porteur d’un thème et d’une atmosphère propres. Cette mise en scène spatiale invite les visiteurs à vivre des histoires singulières, intimement liées à l’esprit du lieu.
Au cœur de cette composition, un parcours rouge trace une ligne directrice forte, véritable fil conducteur du récit. Ce cheminement, marqué par des parois élevées créant une sensation d’enfermement et d’oppression, évoque l’effort physique et la persévérance des soldats de l’Armée rouge franchissant montagnes et vallées. La montée et la descente, les changements de rythme et de perspective, deviennent des métaphores du parcours historique et humain.
Ce chemin rouge, tel un montage cinématographique soigneusement orchestré, insère délibérément des fragments d’actions humaines dans le récit spatial. Chaque mouvement, chaque interaction, devient un cadrage, une scène intégrée à la mémoire collective du lieu. Ainsi, le visiteur participe activement à la reconstitution d’une mémoire partagée, où les histoires de l’Armée rouge et du grenier à grain se réactualisent dans l’expérience individuelle de chacun. Ici, regarder et être regardé s’entrelacent : le site devient un espace d’observation mutuelle, où chacun contribue à la narration vivante de l’histoire.
« Ce que nous voyons, ce qui nous regarde. » — Georges Didi-Huberman Cette réflexion exprime la manière dont les objets visibles s’inscrivent dans nos émotions intimes. Chaque regard porté sur l’architecture devient une interaction, une confrontation avec la mémoire et le lieu. Le projet développe une double lecture architecturale. Depuis la distance, le bâtiment s’élève comme un symbole clair et puissant : une structure simple évoquant un pont suspendu, reliant le passé révolutionnaire au présent culturel. Il s’inscrit dans le paysage comme une figure emblématique, immédiatement reconnaissable, servant de repère visuel pour l’ensemble du site.
En s’approchant, la perception évolue : le pont devient un parcours, une promenade ouverte sur le paysage environnant. Les visiteurs cheminent le long d’une rampe qui s’élève progressivement, révélant différentes perspectives sur le site historique. Ce déplacement offre une expérience dynamique où chaque regard croise à la fois la mémoire collective et le paysage actuel. Chaque pas sur cette rampe transforme le visiteur en acteur : il observe, mais devient lui-même observé par d’autres. Ce jeu d’interactions anime la façade et crée un dialogue vivant entre ceux qui marchent et ceux qui regardent. Le regard et la mémoire s’entrelacent dans une scénographie discrète mais signifiante. L’architecture s’impose ainsi comme un théâtre silencieux, où la mémoire de l’Armée rouge et le passé du grenier à grain dialoguent avec la modernité du projet. Ce lieu d’exposition et de réflexion invite chacun à redécouvrir les récits du passé à travers une expérience immersive, sensorielle et partagée. La montée devient un rituel d’ascension, symbolique et physique, où l’histoire se dévoile à chaque palier atteint.